American beauty
'' Il y a tant de beauté dans le monde. Parfois, j'ai l'impression qu'elle me submerge de toutes parts en même temps, et c'en est trop, mon coeur se remplit comme un ballon prêt à exploser... et là, je comprends qu'il faut que je lâche prise, que j'arrête d'essayer sans cesse de m'y raccrocher. Et ça glisse sur moi comme de la pluie. Et je ne peux plus rien éprouver d'autre... que de la gratitude, pour chaque instant... de mon insignifiante petite vie.''
Lester Burman AMERICAN BEAUTY
J'ai beaucoup de mal à trouver les mots pour expliquer ce que m'a fait ressentir ce film. Je crois qu'il m'a inspiré quelque chose qui s'effaçait lentement en ma personne, cette espèce de contemplation inspirée de la vie pour la vie, l'émerveillement dans lequel me plongeait tout ce qui m'entourait, les gens, les oiseaux qui picoraient dans la rue, le ciel à perte de vue quand les nuages devenaient les ruines d'un projet divin incernable. Je me suis reconnue, je me suis retrouvée. Mais il y avait plus que de la beauté, un bref aperçu du matérialisme et de la détresse cachée sous le voile du conformisme. C'est un opéra couvert de pétales de roses, une légèreté grinçante masquant un drame d'une profondeur inattendue.
La chute est extraordinaire, poignante, contemplative. L'atrocité disparait derrière la beauté, la beauté sanglante du père souriant avec sa balle dans la tête, la liberté de la jeunesse prête à s'envoler et le mélodrame de la mère enfoncée dans son inconscience.